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L’alerte est en rapport avec le danger perçu mais n’est pas le danger. Quand le patron se met à crier, nous pouvons avoir la sensation d’être écrasé, d’être enfoncé, d’avoir la poitrine serrée, le ventre en boule … En réalité, physiquement, nous ne sommes ni écrasés, ni enfoncés et n’avons ni la poitrine serrée ni le ventre en boule.
Quand, à l’écoute d’une nouvelle nous avons les jambes coupées ou que les bras nous tombent, nos jambes et nos bras demeurent entiers et solidaires de notre corps. Pourtant, la sensation corporelle peut être saisissante. Et c’est bien de cela dont il s’agit : être saisis !
Etre saisis, être mobilisés par ce qui est survenu, que notre structure corporelle considère comme un danger à l’insu de notre volonté.
En d’autres termes, le « S1 » de S.O.S. nous rappelle que le corps sonne l’alarme et qu’il nous appartient d’entendre ce signal.
L’entendre, le prendre en compte, ouvre la voie d’une traversée économique ou écologique de
l’épisode émotionnel.
Ne pas l’entendre, ne pas le prendre en compte, ouvre la voie de la prolongation de l’épisode, la voie de l’augmentation de la souffrance, la voie de sa diffusion. La voie du stress.
C’est pourquoi le « S1 » de la méthode S.O.S. invite à :
S’entraîner à la méthode « S.O.S. » consiste d’abord à sentir en nous ce qu’un évènement provoque. S’entraîner à être davantage conscient de ce qui se passe à l’intérieur de nous quand l’émotion survient.
EXEMPLE :
Au cours de son premier entretien « Coup de pousse » Didier identifie que nombre de ses comportements agressifs sont la conséquence d’un événement désagréable ou surprenant générant un moment de peur.
Entre le premier et le second entretien, Didier s’entraîne à la méthode S.O.S. et plus particulièrement à l’écoute de ce qui se passe à l’intérieur de lui.
Lors du second entretien, il raconte :
" Hier, alors que je marchais vers la station de RER pour venir au bureau, un joggeur m’a frôlé en me doublant sur le trottoir. Je ne l’avais absolument pas entendu venir.
J’ai franchement sursauté !
Il y a quelques temps, ça m’aurait énervé.
J’aurais passé tout le reste du trajet jusqu’au RER à maugréer après le joggeur, après le fait qu'on ne peut pas marcher tranquille sur les trottoirs, qu'entre les joggeurs et les cyclistes les piétons n'ont plus d'endroit où aller, etc.
J'aurais probablement continué à faire ma mayonnaise pendant tout le trajet, et, pour peu qu'on me bouscule sur le parvis de La Défense, je serais arrivé au bureau de bien mauvaise humeur …
Là, comme je m’entraîne à y prêter attention, j’ai senti comme une boule sous le sternum. Je me suis rappelé notre entretien et il m’est apparu évident que j’avais eu peur.
J’ai été surpris par cette masse silencieuse qui est passée tout à coup près de moi.
Je me suis rendu compte qu’il y avait une légère accélération de mon rythme cardiaque. Je me suis dit que c’était normal quand on a peur !
Je ne suis pas sûr d’avoir pensé un seul instant au joggeur. Le petit malaise intérieur a duré environ deux minutes et je constate qu’en prenant le RER je n’y pensais même plus.
Un peu plus tard, ça m’a fait sourire intérieurement de faire ce constat ! "