Le courage de nous voir tel que nous sommes

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C’est un acte de courage que de nous voir tel que nous sommes.

Avant tout paraître et toute évaluation.

Entrer en rapport avec son corps sans intention, sans objectif, ni sens, ni utilité immédiate est si inhabituel !

 

- A quoi ça sert ?

- Et maintenant, je fais quoi de cette connaissance de mon fonctionnement intérieur ?

- Ça ne me dit pas quoi faire dans mon conflit avec mon patron !

 

Quel risque prenons-nous à ne pas pouvoir répondre sur le champ à ces questions ?

Ne pas pouvoir répondre à de telles questions implique-t-il que l’écoute de notre propre corps soit une absurdité ?

A ce propos, Carl Jung avait cette phrase :

« Je ne vais pas user de la stupidité à la mode

consistant à regarder tout ce qu'on ne peut pas expliquer comme une fraude ».

 

Il ne s’agit pas de porter attention à ce qui apporte du confort et du connu psychologique auquel nous faisons confiance par habitude. Il s’agit d’oser porter attention à notre structure corporelle. Une attention que nous portons uniquement lorsque nous sommes malades ou quand nous pratiquons une activité sportive importante.

Sinon, la plupart du temps, le corps n'est qu’une présence dont nous attendons le silence et dont nous guettons avec appréhension les changements.

 

L'attitude proposée par le "S1" de la méthode consiste à s’accorder à son corps. Non pas pour craindre l’apparition de tel ou tel bobo, ou de s’effondrer à la moindre manifestation d’inconfort. Il s’agit d’entrer en contact avec des mouvements intérieurs qui nous parlent.

C'est nous préciser l’état qui prédomine à l'intérieur quand nous sommes confrontés à un événement qui nous ébranle.

Sommes-nous dans notre expérience corporelle, sans pensée, sous le choc de cet événement ? Ou bien sommes-nous dans l’espace de notre pensée, de notre représentation, de l’idée que nous nous faisons de cet événement ?


Il s’agit d’une distinction entre deux lieux dont chacun peut faire l’expérience face à l’émotion :

  • Là je suis dans l’expérience : face au phénomène physique et sensible qui s'impose à moi. Là je suis dans la réalité de la chair vibrante.
  • Là je suis dans la fiction : je suis en train de mener une réflexion sur le phénomène que je vis. Là, je me raconte une histoire.

Reconnaître l’endroit à partir duquel nous nous exprimons est le début de notre libre arbitre, la première sortie hors de la duperie à l’origine de notre confusion et du stress.



Distinguer,

le plus souvent possible,

ce qui se passe dans le corps

de nos pensées

est le premier pas de la libération émotionnelle.

Un pas essentiel,

celui qui permet une reconnexion

à nous-mêmes.


En nous fiant à notre indicateur corporel, la sensation d'écrasement, de vide, de suffocation, devient un message entre nous et nous qui signifie : danger !

Grâce à ce centrage sur ce qui se passe à l'intérieur de nous, nous pouvons faire alliance avec cette alerte, éprouvante, mais qui passe vite.

 

L’émotion, c’est la façon dont nous sommes affectés intérieurement, corporellement, viscéralement, par ce qui nous arrive de l'extérieur, des autres et du monde.

 

Négliger ce moment intime et singulier à l'origine de notre adaptation aux circonstances extérieures nous fait perdre de vue que nous sommes des êtres de chair avant d'être des êtres de réflexion.