Regard sur la confiance en soi

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Le thème de la confiance en soi fait couler beaucoup d’encre. Son manque est devenu un problème ou une faute. Mis en avant sur les bulletins scolaires, dans les commentaires des psychologues, dans les plaintes individuelles des personnes.

Avoir confiance en soi est devenu un impératif.

Faute de quoi nous sommes menacés de rater notre vie (scolaire, personnelle, professionnelle). Sur la confiance en soi se construit toute l’estime de soi. Mais à qui, à quoi se fier pour établir une « bonne » estime de soi ?


Car l’exercice est difficile : trop d’estime de soi conduit à de la vantardise ou de l’arrogance, pas assez conduit à la dévalorisation !


La confiance en soi est un processus qui commence dans notre rapport au corps. Quelle confiance avons-nous en notre propre structure ? C’est là le point d’appui le plus fiable. Sans cette attention au langage de son corps vivant, nous sommes sans confiance.


A défaut, il nous reste à nous confier à d’autres ...

 

Faire confiance à sa propre structure, c’est se fier à son corps comme le porteur d’un langage. C’est reconnaître qu’il est notre ouverture au monde via nos sens.

C’est lui accorder vulnérabilité et force.

C’est écouter le mouvement vital qui l’anime. C’est voir son influence sur nos comportements. C’est veiller à son langage sans le subir.


« Nous sommes un corps et nous avons une identité ». Le propos est de Viktor Frankl créateur de la Logothérapie (Démarche aidant à trouver un sens à sa vie).

Faisons-nous bien la distinction ?


Notre identité nous semble tellement inhérente à notre existence que nous avons du mal à admettre qu’elle n’est qu’une construction à partir de nos expériences.

L’usage des mots « Je suis untel » est un raccourci pratique, mais qui omet de préciser que pour avoir cette personnalité, il nous faut d’abord ETRE un corps vivant. L’identité est un récit élaboré à partir d’éléments épars, dont les premiers sont nos expériences corporelles.

 

La biologie donne à voir ce qu’est la confiance : un état de cohérence et d’équilibre, d’attention portée à notre expérience corporelle.

Une sorte d’alignement intérieur.


Notre représentation de nous-mêmes dépend de cette attention. Plus nous sommes attachés par ce que nous devrions être, plus nous nous éloignons de ce que nous sommes, et plus nous nous réfugions dans un moi idéalisé.

 

Pour développer la confiance en lui chez un enfant, plutôt que de lui donner une estimation du dessin qu’il vient de faire, il vaut mieux lui demander comment il s’y est pris pour le faire et ce qu’il a voulu y représenter.

Cette reconnaissance de sa compétence par lui-même, lui donnera un point d’appui intérieur, indépendant de l’appréciation des adultes.