Boite à outils pour faire face à l'hyperconnexion des jeunes
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Ajouts au Chapitre 4 : " Bonjour les pigeons ! "
En 2016, il y a eu le scandale Cambridge Analytica (une entreprise proche de Donald Trump, accusée d’avoir récupéré à leur insu les données de 87 millions d’utilisateurs Facebook pour développer un outil informatique permettant de cibler des électeurs lors de la campagne présidentielle).
Aujourd'hui, dans le cadre de l'élection présidentielle au Brésil, un quotidien brésilien révèle que des entreprises soutenant le candidat favori du second tour ont financé l'envoi de fausses nouvelles en masse, via des centaines de millions de messages sur WhatsApp.
La présidente de l'Organisation des Etats Américains (OEA), chargée d'observer le scrutin au Brésil a déclaré le 25 octobre : " C'est un phénomène sans précédent. C'est la première fois dans une démocratie que nous observons l'usage de WhatsApp pour propager massivement de fausses informations comme au Brésil "
Source : www.francetvinfo, le 28.10.2018
La première dans le monde à agir de la sorte, l'autorité garante de la concurrence en Italie inflige une amende 10 millions de dollars à Apple et 5 millions de dollars à Samsung pour l'obsolescence programmée de leurs téléphones.
Dans les deux cas, des mises à jour des logiciels sur les téléphones " ont provoqué de graves dysfonctionnements et réduit de manière significative les prestations, accélérant de cette manière la substitution de ces derniers ".
Source : www.lefigaro.fr, le 25.10.2018
Le "New York Times" révèle que 3 devis de la société Psy Group ont été adressés à l'équipe de campagne de Donald Trump. Dans l'un d'eux, la société propose de créer de faux comptes en ligne, de manipuler les réseaux sociaux (Facebook , Twitter, etc.) et de collecter des informations afin de s'assurer le soutien de délégués républicains chargés d'introniser leur candidat. Dans un second, elle propose de récupérer des informations sur Hillary Clinton et dans un troisième, elle propose de bombarder certaines catégories de la population américaine, notamment les " femmes de banlieues " et les " électeurs indécis " de messages hostiles visant la favorite démocrate à l'investiture.
Déjà, au printemps 2018, le "Wall Street Journal", avait révélé de premiers documents de Psy Group qui montrait que la campagne numérique de Donald Trump avait été menée à coups de " création de sites de fausses informations " et de " robots " destinés à " répandre l'incertitude " sans que le rôle éventuel de l'entreprise dans l'affaire soit parfaitement clair. (Source : www.lemonde.fr du 09.10.18).
Le slogan de l'entreprise en question est explicite : " Façonner la réalité ".
Sa plaquette de présentation souligne : " La réalité est une question de perception ".
Captations d'informations sur les réseaux publics ou privés, expertise dans les domaines de la publicité, des médias, des relations publiques, de la "guérilla marketing", de la gestion de la réputation en ligne, de l'optimisation des moteurs de recherche, etc. sont mis en avant par la société afin de mettre au point des "solutions hautement efficaces" , ciblées, en ligne et hors ligne, pour promouvoir des messages clés afin d'accentuer ou diminuer l'opinion sur les points intéressants pour ses clients. (Source : Psy Group firm brochure).
Connaître les données qu'un organisme détient sur vous est un droit renforcé par le RGPD (Règlement Général pour la Protection des Données) en vigueur depuis le 25 mai 2018. Sur son site, la CNIL propose des fiches pratiques avec des liens pour le faire concrètement :
https://www.cnil.fr/fr/le-droit-dacces-connaitre-les-donnees-quun-organisme-detient-sur-vous
https://www.cnil.fr/fr/reseaux-sociaux-telechargez-tout-ce-que-vous-avez-publie-en-un-clic
Source : www.cnil.fr
Certaines applications travaillent avec une société qui enregistre ce qui se passe sur l'écran des utilisateurs à leur insu. Que l'on saisisse du texte, touche un bouton ou zoome sur une application, tous les gestes sont enregistrés. Ces informations sont envoyées au développeurs afin qu'ils puissent, en principe, "améliorer leurs interfaces". Mais la société israélienne Glassbox se vante de pouvoir observer ce que les utilisateurs font sur leur téléphone en temps réel. Glassbox se déclare "la première plateforme d'analyse d'entreprise qui analyse chaque interaction client numérique". Bien entendu, cette collecte de données n'est jamais mentionnée dans les conditions d'utilisation des applications qui y font appel.
Evidemment, les données bancaires, les numéros de passeport sont susceptibles d'être captés au même titre que tout ce qui se passe sur l'écran. Ces données sont sensées être cachées par des bandes noires sur les enregistrements d'écrans envoyés vers les serveurs de l'entreprise. Et, pourquoi s'en étonner, certaines bandes noires disparaissent, rendant accessibles en cas d'attaque informatique les codes de carte bleue, numéros de passeport et mots de passe des clients.
Fiction ? Non. 20 000 comptes clients de Air Canada (qui en compte 1,7 millions) ont été touchés lors d'un piratage ...
Source : www.lefigaro.fr/secteur/high-tech, le 08.02.2019
La Commission Fédérale du Commerce américaine vient d'infliger à Facebook une amende de 5 milliards de dollars pour avoir trompé des dizaines de millions d'internautes utilisant la reconnaissance faciale installée par le réseau social à propos de l'usage fait de leur numéro de téléphone et sur la procédure d'authentification.
L'accord amiable intervenu entre l'Administration et la société Facebook doit être encore entériné par la justice américaine. Mais il est important de signaler que cet accord prévoit qu'un Comité indépendant sur la vie privée mettra fin au "contrôle illimité du PDG de Facebook sur les décisions touchant à la vie privée".
Source : www.boursorama.com, le 24.07.2019
Washington lance une vaste enquête sur les géants technologiques, soupçonnés d'être devenus monopolistiques au détriment des utilisateurs. Google s'arroge 31% du marché mondial de la publicité en ligne. Facebook s'en arroge 20% ( et 22 milliards de bénéfices). Des amendes record pour abus de position dominante, tromperies sur l'utilisation des données personnelles sont déjà tombées et d'autres s'annoncent.
Google pourrait se voir imposer une amende pour ne pas avoir suffisamment protégé les enfants des contenus nocifs et de la collecte des données des YouTube.
Amazon s'impose non seulement comme un acteur majeur du commerce en ligne, mais comme dans le "cloud" dont l'activité a progressé de 40 % au premier trimestre 2019 ... La société est également pointée du doigt pour ses pratiques de paiement des impôts et les conditions de travail imposées à son personnel.
Apple est également dans la ligne de mire du fait de l'App Store.
Le Département Américain de la Justice veut déterminer si ces sociétés procèdent à des pratiques ayant réduit la concurrence, empêché l'innovation ou affecté les consommateurs.
Source : www.sudouest.fr, le 24.07.2019
Ajouts au Chapitre 7 : " Les victimes "
Les Etats Unis ont lancé une étude sur 11 000 enfants qui vont être suivis pendant 10 ans. La question posée est : quel effet le temps passé devant les écrans a sur le développement du cerveau des enfants, sur leur développement émotionnel et leur santé mentale ?
Les effets réels ne pourront être constatés que dans plusieurs décennies. Mais la chaîne CBS vient de rendre public les premières hypothèses soulevées par les examens déjà réalisés (scanners, I.R.M.). Des différences semblent apparaître chez les enfants qui passent plus de 2.00 heures par jour sur les écrans : amincissement prématuré du cortex (la couche externe du cerveau) et baisse des résultats aux tests de langage et de logique.
L'étude se fixe également pour objectif de déterminer si les écrans génèrent un mécanisme d'addiction, au même titre qu'une dépendance à une substance.
Source : www.rtl.fr, le 10.12.2018
Outre que les jeux vidéo s'avèrent être les plus puissants capteurs d'attention, l'ampleur du business qu'ils représentent ne cesse de croître. Un jeu " Free to play " (ou jeu gratuit) tel que Fortnite atteint des sommets historiques. Plus de 200 millions de joueurs dans le monde. Et un profit généré estimé à 1 milliard de dollars.
Cherchez l'erreur. Le profit n'est pas lié à des publicités incluses dans le jeu.
Il réside dans les transactions qui peuvent avoir lieu dans le jeu lui-même (achat d'équipements, d'armes, de pouvoirs, etc.). Le lendemain de son lancement, il y a 2 ans, le jeu Pokemon GO avait rapporté 14 millions de dollars. Les perspectives de développement sont telles que l'éditeur du jeu Fortnite (Epic Games) vient de réussir la deuxième levée de fonds la plus spectaculaire dans le secteur : 1,25 milliards de dollars de capital ...
Et pour le cas où vous auriez des doutes, remarquez que le fabricant de cartes graphiques NVidia (les cartes graphiques GeForce GTX) propose gratuitement pour l'achat de l'une de ses cartes des accessoires (payants dans le jeu) ainsi que 2 000 " V-Bucks " (la monnaie virtuelle interne au jeu que l'on peut acheter par ailleurs dans le Microsoft Store au prix de 0,01 euro le " V-Bucks ").
Enfin, pauvres de nous, parents soucieux de la sécurité de nos enfants, alors que Fortnite est classé PEGI 12 Violence (jeu déconseillé aux moins de 12 ans du fait de sa violence) le pack offert avec l'achat d'une carte comprend une extension du jeu classée PEGI 16 (déconseillé aux moins de 16 ans).
Sources : www.zdnet.fr, le 29.10.2018, www.lesnumeriques.com, le 23.07.2018, www.gameblog.fr, le 01.12.2018